(Informations
provenant surtout du livre «Les Acadiens du Québec»,
P.M. Hébert, pp )
C'est
par la rivière Richelieu que le lac Champlain (New-York
et Vermont) se décharge dans le fleuve St-Laurent
à la hauteur de Sorel. Cette voie était
facilement naviguable jusqu'au fort Chambly avant même
l'érection d'écluses en aval de ce fort.
Ce lac Champlain étant à proximité
de la rivière Hudson qui se déverse dans
l'Atlantique à New-York était le centre
de nombreux chemins achalandés au 18ième
sciècle.
C'est
par cette voie que les Iroquois venaient sur le St-Laurent.
En 1691, 300 anglais sous le Major Schuyler utilisent
le même chemin pour se diriger vers Montréal.
Frontenac utilisa ce cours d'eau en 1690 pour attaquer
Schenectady. En fait ce portage fut utilisé par
la plupart des raids et invasions (jusqu'en 1812) de part
et d'autre.
Il
n'est donc pas surprenant d'apprendre qu'il fut largement
utilisé par les Acadiens en exil de la Nouvelle
Angleterre. Même les Acadiens désertés
de la Georgie et de la Caroline du Sud utilisent cete
voie en 1757 (ex. les Bastaraches). Naviguant le Richelieu
on prenait au fort St-Jean un portage racourci vers Montréal.
(La-Petite-Rivière-de-Montréal)
L'Acadie (Haut-Richelieu, QC)
Vers
1758,1500 exilés avaient atteint le fort St-Jean.
De ce nombre environ 500 s'installèrent dans la
région. C'est d'ailleurs dans ce racourci que plus
de 800 Acadiens de la Nouvelle Angleterre les rejoignent
et s'accumulent vers 1768 pour fonder L'Acadie (alias
La Cadie, La Nouvelle-Cadie, La-petite-Cadie, Petite-Rivière-de-Montréal,
Ste-Marguerite-de-Blairfindie). Ce sont les Arbour, Arsenault,
Arpin, Béliveau, Bellehumeur, Benoît, Bergeron,
Bernard, Boudreau, Brault, Champagne, Cyr, Deslauriers,
Duguay, Fontaine, Gaudet, Gautreau, Godin, Guérin,
Hébert, Lafond, Landry, Langlois, Leblanc, Lefebvre,
Martin, Morin. Poirier, Raymond, Richard, Robichaud, Roy,
Savoie, Thériault, Thibodeau, Trahan, etc..
C'est
aussi dans cette région qu'ont lieu les troubles
de la révoltes des patriotes 1837-1838. Citons
les Poirier, Hébert, Leblanc, Dupuis, Granger parmi
les Acadiens patriotes. «Les habitants de L'Acadie
avaient toujours eu un caractère un peu belliqueux,
qu'ils avaient hérité de leurs ancêtres»
(Selon l'abbé Moreau). Suite à cette révolte,
les représailles touchèrent durement la
région de L'Acadie à Laprairie. (Destructions,
pillages, incendies et déportation)
Semblable
à l'église de Grand-Pré, on avaient
construit en 1801 une église , fruit de l'effort
collectif d'une petite population de réfugiés
acadiens, qui devint le monument historique acadien le
plus important au Québec.
Ce
village fut rendu célèbre grace au roman
«Jacques et Marie» de Bourassa (1866), qui
fut à une époque aussi connu que l'Évangeline
de Longfellow.
Eugène
Achard écrivait..«Ce roman populaire, sans
prétention, mais où vibre l'âme acadienne,
fut en quelque sorte, pendant un certain temps, l'évangile
de tout un peuple. Le soir à la veillée,
raconte une vénérable Acadienne du Nouveau-Brunswick,
toute la famille se réunisait chez nous; ma soeur
aînée qui lisait bien et avait une belle
voix, nous lisait et relisait l'histoire de Jacques et
Marie. Et nous pleurions à chaudes larmes, au récit
des souffrances qu'avaient endurés nos pères;
le nom de Grand-Pré nous inspirait une sorte d'horreur
sacrée et nos mères se signaient quand nous
leur demandions où était ce village que
nous ne retrouvions pas sur la carte de notre livre.»
Tout
comme dans Lanaudière, le bicentenaire (1955) organisé
par plusieurs Sociétés St-Jean-Baptiste
de la région commémora la déportation.
C'est durant cette fête que l'église de L'Acadie
fut ignaugurée comme monument historique.
Les
Acadiens de L'Acadie faisaient un peuple à part:
ils avaient une grande opiniâtreté de caractère
et avaient conserver leur «vieux» parler jusqu'au
20ième siècle.
St-Denis et St-Ours (Bas Richelieu)
C'est
vers 1767 que les Acadiens commencent à arriver
au Bas-Richelieu (entre Sorel et le fort St-Jean). On
y retrouve de nombreuses familles de Leblanc et Bourgeois.
Etienne Mignault s'était échappé
de la Georgie pour se diriger vers Québec où
il rejoint son épouse Madeleine Cormier qui avait
pu s'enfuir dans le bois évitant la déportation.
Ils s'établirent à St-Denis. Plus tard ,
viennent les rejoindre les Bourque, Lebrun, Brault, Robichaud,
Roy, Doiron. A proximité on retrouve les Gaudet,
Girouard, Richard,.
À
St-Ours mentionnons les Arsenault, Cormier, Hébert,
Daigle, Gaudet, Girouard, Bourgeois, Roy, Leblanc.