Jérôme Maximilien BORGELLA
6 mai 1773 - 30 Avril 1844
Extrait de Vaniel Louis à Teledjol
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Jérôme Maximilien Borgella a pris naissance à Port-au-Prince le jeudi
6 mai 1773 des oeuvres naturelles d'un grand planteur blanc, Monsieur
Bernard Borgella et de Cécille de la Mahautière une quarteronne issue
d'une respectable et notable famille.
La couleur du général Maximilien ne l’a pas différencie de l'élément
blanc. Malheureusement, son père ne pouvait le reconnaître pour fils en
raison des barrières raciales qui existaient dans la colonie
saint-dominguoise à cette époque.
Maximilien s’est d’opte du nom de "Borgella" à la faveur
de la loi du 4 avril 1792 qui avait garanti l'égalité entre tous les
hommes libres de St-Domingue. Des liens affectueux se tissaient entre lui et
son père après différents succès de Maximilien au cours de sa jeunesse.
Bernard avait su apprécier l'intelligence, le courage et la bravoure de sa
géniture. Par la suite, ils se développèrent tels que Maximilien
"subvenait après les années 1815 aux besoins de ses demi-soeurs
blanches vivant en France" aux dires de B. Ardouin.
Orphelin de mère à l'âge d'un an, il passa à la charge de sa tante,
fillette de la Mahautière et de sa grand'mère Olive Lebeau. Son parrain,
Mr Ithier, un colon blanc qui co-habitait avec cette dernière et gérait
plusieurs entreprises sucrières dans la plaine du Cul de Sac, lui enseigna
à écrire et a lire.
Il en a profite pour fortifier son corps par des exercices physiques (l'équitation).
Ensuite, il fut confié en 1786 à un autre colon qui lui apprit le métier
de charpentier.
En 1789, il s'enrégimenta dans l'armée. Déjà, en 1791, il milita dans
les rangs des affranchis en armes qui luttèrent pour l'application du décret
du 15 mai 1791. On le retrouva par la suite dans presque tous les grands
rassemblements politico-militaires organisés par les hommes de couleur. Il
brilla par sa présence en l'église de Mirebalais le 7 Août 1791 au cours
de la formulation de la constitution de la Commune, sur l'habitation Louis
Rateau où les hommes de couleur de l'Ouest et du Sud s'étaient réunis
pour désigner un chef et créer une stratégie de bataille (en la personne
de Beauvais, aux Palmistes-Claires, à Diègue point de ralliement pour la
bataille de Perrier). Au cours de cet engagement entre Blancs et hommes de
couleur, supportes par des noirs, il souleva l’admiration de ses chefs en
se hâtant au secours de ses compagnons en difficultés et en incendiant les
champs de canne des planteurs blancs. A l’issue de cette bataille, il a
servi dans l’une des deux compagnies d’artillerie nouvellement créées
par les hommes de couleur dans le cadre de l’organisation de leur armée.
Son passage dans la Légalité de l'Ouest en1793, où il fut promu capitaine
des Dragons en 1794, a été de courte durée. Il s'était à maintes
reprises signalé à l'attention de l'homme fort du Sud ; le général André
Rigaud qui le fit chef d'escadron et commandant par sa suite.
En 1799 Il combattit dans la guerre du Sud contre le général Toussaint
Louverture comme aide de camp du général Laplume. Il fut arrêté et fait
prisonnier aux Cayes à la défaite de Rigaud qui s'embarqua à Tiburon pour
l'exil. Il y eut la vie sauve et libéré 5 mois plus tard, soit le 1
janvier 1801, grâce à l'intervention de son père Bernard Borgella, rédacteur
de la Constitution de 1801, Maire de Port-au-Prince en 1792, président du
Conseil Supérieur de Port-au-Prince et Conseiller du général Toussaint.
Maximilien rentra à Port-au-Prince, on lui confia la 13ème division
comme capitaine, placé sous les ordres du général Agé. Il quitta à
nouveau l'Ouest pour aller commander la région de Tiburon, Anse-d'Hainault
et Dame-Marie. Quand Napoléon I envoya ses troupes dans la colonie pour rétablir
les principes de la Métropole, Borgella qui servait dans l'armée coloniale
rejoignit les troupes révolutionnaires du Sud au Camp Gérard, près de
Mersan (Camp-Perrin). Au cours de la guerre de l'Indépendance, il s'était
montré très humain à l'endroit des vaincus. Beaucoup, en effet, ont été
épargné quand Dessalines avait ordonné le massacre des français dans le
Sud.
En tant que commandant de la Place d'Aquin en 1804, il eut le privilège
de travailler à la fondation de l’actuelle ville ; la ville d’Aquin. Il
devint commandant de la 2ème division du Sud avec son quartier général
localise à Anse-à-Veau en 1805. Il retourna à Aquin comme colonel de la
15ème demi-brigade. A la mort d'André Rigaud, survenue le 18 septembre
1811, le général Bonnet qui aspirait à le remplacer fut évincé par
Borgella, grâce à son ami le général Guillaume
Vaval qui l'avait préféré faire élire président du Conseil Départemental
du Sud le 22 septembre 1811. Le 7 mars 1812, Pétion organisa une révolte
contre Borgella aux Cayes. Du 14 au 20 mars 1812, il fit sa soumission au président
Pétion, mettant ainsi fin à la scission de l'Ouest et du Sud. Il fut à côté
de Pétion défendant Port-au-Prince quand elle était attaquée par les
troupes du Nord, conduites par Christophe.
Borgella fut nommé général de division en 1818. En mai 1819, l'une de
ses patrouilles encercla le général Goman à Grand Doko, elle fit feu et
Goman se suicida. Le 15 janvier 1822, sous les ordres de Borgella, une
colonne se mettant en marche de Port-au-Prince vers Santo Domingo lors de la
conquête de l'Est par Boyer. Celui-ci lui confia le commandement de cette
ville de 1822 à 1831. De 1832 à 1843, il occupa le poste de commandant de
l'arrondissement des Cayes.
Borgella mourut à l'âge de 71 ans à Port-au-Prince le 30 avril 1844,
quatre (4) mois après sa sortie de prison le 19 janvier 1844. Les ennemis
de Boyer à sa chute avaient arrêté Borgella le 24 mars 1843.
Borgella était franc-maçon, initié à la loge l'Heureuse Réunion des
Cayes fondée en 1806.
Recherches et Redaction: Vaniel Louis