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Rapport : Adressé
à M. le ministre des affaires étrangères, |
Adolphe PONCELET Neufchâteau, 15 mai 1819
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MISSOURI Colonie flamande près
de Jefferson city INDIANA Cloverdale
: dans le village et environ, seulement 4 familles allemandes du
Luxembourg cédé et deux des environs d'Arlon; les autre ont quitté ce
poste pour se diriger sur New Albany et sur l'Illinois. Bloomington
: 8 familles allemandes du Luxembourg cédé et du Luxembourg belge. La
plupart de ces gens possèdent des lots de terre de 40, 60, 80 et 120
acres en partie défrichés et le reste en bois. Dans la partie défrichée
il n'y a que bien peu de terres qui soient complètement débarrassées
des souches. Ces gens vivent mais rien de plus. Ce qu'ils récoltent
au-dessus de leurs besoins suffit pour subvenir aux frais du ménage et à
leur entretien. Leur position changera et s'améliorera quand ils auront
une plus forte partie de terre à cultiver. Bedford
: 4 familles belges du canton de Florenville(Luxembourg) et 15 familles
françaises. Les Belges de Bedford, ceux qui ont voulu travailler, se félicitent
d'être venus en Amérique. Ce sont des cultivateurs et des ouvriers
cultivateurs. Leur position paraît aisée, la première année ils ont
gagné, en travaillant au chemin de fer, de quoi pouvoir s'acheter un lot
de terre et se construire une maison en bois. Bedford est un beau village
agréablement situé et traversé par le chemin de fer; les terres sont
bonnes, les bois de toute beauté, mais les premiers travaux de défrichement
sont durs et pénibles; le village a maintenant 1,200 habitants. New
Albany : en ville et dans les
environs, 27 familles belges toutes du Luxembourg, des cantons de Virton,
Etalle et Arlon, et environ 20 jeunes gens. Ces derniers, pour la plupart,
n'ont pas de résidence fixe; quelques uns d'entre eux, tant que le fleuve
est navigable, sont employés sur les nombreux steamboats qui descendent
de Pittsburgh, Cincinnati et Louisville à la Nouvelle-Orléans ou qui
remontent de cette ville dans les précédentes; ces ouvriers gagnent par
semaine 6 à 8 dollars. Et la nourriture; en hiver ils sont occupés dans
les boucheries de viandes d'exportation à Louisville, Portland et New
Albany. D'autres, parmi ces jeunes gens, travaillent en ville ou dans les
fermes environnantes où ils gagnent 10 à 12 dollars par mois et sont
nourris. La plupart des familles belges établies à New Albany et ses
environs sont dans une position qui paraît assez aisée; celles qui sont
arrivées avec un certain capital et qui ont voulu travailler, se sont créées
une position stable, celles qui sont arrivées pauvres et dénuées, sont
à peu près dans la même position qu'en Belgique sauf qu'elles gagnent
plus d'argent… A New Albany il y a 4 ou 5 familles qui font le commerce
d'épiceries, de boissons, etc. pami elles 2 possèdent des fortunes de
12,000 à 15,000 dollars, mais elles les ont autant acquises par la spéculation
qur les lots de terre que par leur commerce. Il y a cinq ans, New
Albany n'était qu'un village; depuis cette époque, il a pris de
l'extension; il a maintenant de 5,000 à 6,000 âmes… Léopold
: voir page web Rapport : Adressé à
M. le ministre des affaires étrangères, Par M. Adolphe Poncelet, Consul
de Belgique à Chicago, Sur l'émigration aux Etats-Unis. Bruxelles,
Imprimerie de Deltombe, 1856 KENTUCKY : Portland
: sur la rive droite de l'Ohio, vis à vis de New Albany avec laquelle
elle est mise en communication par des bateaux à vapeur dits ferrys, qui
de 15 en 15 minutes, font la traversée d'une rive à l'autre… Plusieurs Belges
exercent dans cette ville les professions de boulangers, épiciers,
merciers, débitants de boissons et briquetiers… Il y a tant en ville
que dans les environs, quinze familles belges provenant des cantons de
Florenville, Etalle, Virton et Neufchâteau(Luxembourg), et douze à quinz
jeunes gens sans famille. Ces derniers sont occupés de la même manière
que ceux de New-Albany. Louisville
: Cette ville a 80,000 âmes. Il y a peu de Belges; je n'y ai rencontré
que vingt familles des cantons de Virton, Etalle, Palizeul et Neufchâteau,
province de Luxembourg. Plus de trente familes allemandes; tant de la
partie cédée que de la partie belge de cette province. Parmi elles,
plusieurs tiennent des débits de tabac, de boissons, d'épiceries, de
merceries et des pensions pour ouvriers. Rapport : Adressé à
M. le ministre des affaires étrangères, Par M. Adolphe Poncelet, Consul
de Belgique à Chicago, Sur l'émigration aux Etats-Unis. Bruxelles,
Imprimerie de Deltombe, 1856 WISCONSIN A Cenosha et à Racine
je n'ai pas rencontré de Belges, il ne paraît même pas qu'aucun Belge
se soit jamais établi dans ces localités ou dans les lieux environnants. A Milwaukee je n'ai vu que 8 Belges, tous ouvriers, peintres en bâtiments,
maréchaux ferrants, menuisiers et manœuvres. A Waukesha, à 20 milles de Milwaukee, j'ai trouvé 2 familles belges
en ville, et à un demi-mille de la ville, une ferme occupée par un Belge
de Mussy-la-Ville, canton de Virton(Luxembourg). Cet homme peut être cité
comme exemple à nos colons et à tous les émigrants en général. M.
Davigneaud, après avoir été pendant 20 ans commerçant à Paris, a su,
en touchant le sol américain, se faire Américain, il a laissé de côté
toutes les illusions d'Europe; aidé de son fils, de son beau-frère et de
quelques ouvriers, il a travaillé comme un vrai pionnier américain.
Depuis 3 ans il a défriché 40 acres : fait en si peu de temps et avec
aussi peu de bras, ce défrichement est le plus grand que j'ai rencontré
dans tous mes voyages. La ferme a 180 acres, dont 160 en cultures et
prairies et 20 acres en bois de réserve; elle peut être citée comme
exemple par son bétail, la bonne tenue, la grandeur de ses bâtiments,
ses granges, ses écuries et ses remises. Le temps d'épreuve est passé
pour le propriétaire, et il serait à désirer que tous les émigrants
l'imitassent. A Port-Washington, à 60 miles de Milwaukee, commence la vraie partie
de l'émigration blege au Wisconsin. Cette ville, qui date à peine de
quelques années, a déjà une population de 4,000 habitants, parmi
lesquels se trouvent 50 familles belges, toutes du Luxembourg belge et du
Luxembourg cédé; ces familles exercent des métiers, états ou
professions: il y a deux brasseurs, un fabricant de tonneaux employant 6
ouvriers, des marchands épiciers et merciers, des aubergistes, des
teneurs de pensions, des débitants de boissons et des marchands de bois.
Tous vivent à leur aise et paraissent contents, la plupart ont des
fortunes de 5,000 à 12,000 et jusqu'à 20,000 dollars; ils se disent tous
très heureux d'être venus se fixer à Port Washington. Town
Belgium (où la petite Belgique,
comme ils disent) située à 6 milles de Port-Washington et à 8 milles de
Town Fredonia est composée de deux townships (72 milles carrés) entièrement
occupés par des Belges, tous Luxembourgeois des environs d'Arlon et d'Etalle;
il y a sur ces deux postes trois familles irlandaises, pas une seule américaine
et 450 familles belges, toutes établies sur des lots de terre de 80, 120,
160 et 320 acres; quelques unes même possèdent une section entière, 640
acres(256 hectares). Ces colons, pendant
les premières années, ont eu a endurer beaucoup de privations, de misères,
de maladies, et ont dû travailler d'une manière très pénible; ce qui a
été cause que la mort a fait tant de ravages parmi eux; aujourd'hui leur
position est améliorée, les deux colonies sont en voie de prospérité,
les fermes ont d'assez grandes parties défrichées et mises en culture,
les récoltes y sont assez belles, malheureusement toutes sont situées
dans la forêt vierge; il n'y a pas de prairies, les souches des arbres
abattus restent encore toutes debout et devront y rester encore longtemps
avant de pouvoir être extraites. Les forêts de cette contrée sont moins
élevées, les arbres y sont moins gros et moins serrés que dans les forêts
de l'Indiana et du Kentucky, qu'à Leopold (Ind.) surtout, le bois n'y est
pas un embarras comme dans cette dernière place, car les fermiers peuvent
toujours et en tout temps l'écouler facilement et presque sans frais à
Port-Washington, ou ils le vendent aux nombreux steamboats qui relâchent
journellement dans ce port. La plupart des
fermiers établis à Belgium et Fredonia depuis 10 ans et même moins sont
à l'aise et gagnent beaucoup d'argent; la fortune de plusieurs est estimée
de 15,000 à 40,000 dollars, leurs fermes, leurs maisons, leurs granges
sont bien tenues et très vastes les fermes défrichées à moitié et à
2/3(les souches restant) sont estimées aujourd'hui de 20 à 40 dollars
l'acre; les terres de l'Etat qui restent à vendre peuvent encore être
achetées à 1 dollar 1/4 l'acre(1.25 l'acre). La plupart des bonnes
positions sont prises; chaque fermier a un bétail assez nombreux, mais
pas aussi nombreux qu'il pourrait l'être s'il y avait des prairies
naturelles comme dans l'Illinois et l'Iowa. Tous ces émigrants
ont conservé les mœurs et les usages du pays et vivent mieux qu'ils ne
le faisaient en Belgique. Pour n'en citer qu'un exemple : dans presque
toutes les fermes passables on vous offre du vin, de l'absinthe, de la bière,
du cognac de choix et abondamment; toutes ces boissons leur étaient pour
ainsi dire inconnues en Belgique, ici elles sont de luxe et coûtent fort
cher. Ils élisent et
choisissent parmi eux leurs maire, alderman, juge de paix et constables,
et sont à peu près les maîtres dans les élections du comté… Sur la fin d'août
1853, six familles composées de 28 personnes partirent du canton de Wavre
et vinrent s'établir à 15 milles de Green-Bay.
Ces émigrants s'étaient rendu dans le Wisconsin d'après les conseils de
M. Vleugen, pasteur protestant, résidant à Biez, canton de Wavre; à
leur arrivée, M. Damme, prêtre catholique, né à Diest, leur montra les
terres du gouvernement. Ce prêtre a rendu et rend encore chaque jour de
grands services à nos colons; sans lui les premiers arrivants n'auraient
su où se placer, car à leur débarquement, à green-bay, les agents spéculateurs
s'étaient emparés d'eux et voulaient leur vendre des terres en leur
disant qu'il n'y avait plus dans la contrée de terres de l'Etat à
vendre. Ces six familles,
quelque temps après leur arrivée, adressèrent des lettres de
remerciement à M. Vleugen, et invitèrent leurs parents et leurs amis à
venir lesrejoindre. La population actuelle est de 800 âmes; il paraît
que beaucoup d'émigrants sont encore en route ou se disposent à partir
pour rejoindre les Belges de Green-Bay. La colonie est établie
à 15 miles de la ville de Green-Bay, sur les townships 24 et 25, rangs 22
et 23, dans les Brown et Kewaunee Counties; elle occupe 29 sections(la
section, 640 acres) ou environ 1,610 mètres de chaque côté faisant à
peu près 256 hectares, dont 20 sections dans le Brown County, et 9
sections dans le Kewaunee County; les 29 sections ne sont pas toutes occupées,
les colons ont choisi parmi elles les terres qui leur semblaient les
meilleures, ils les ont payéeset les payent encore 1/2 dollar l'acre(40
ares). Les
premiers colons ont choisi les plus mauvaises terres des deux townships;
la première année ils ont eu beaucoup à souffrir du choléra et autres
maladies. Sur une population de 76 personnes, il en est mort 7. Il serait
nécessaire d'arrêter l'émigration sur ce point et de la détourner de
cette voie; ce serait un service réel rendu à nos émigrants que de les
engager à ne plus se rendre à Green Bay, dont la situation est des plus
mal choisie. Tout
le terrain est forêt vierge, sans prairies, le sol est couvert d'énormes
chênes et de sapins plus énormes encore, et tellement rapprochés en
plusieurs endroits, que les racines s'entrelacent et qu'il est impossible
de poser le pied sur la terre nue… les
colons peuvent tirer parti des sapins qui se fendent bien, en les débitant
en bardeaux (ardoises de bois) qu'ils écoulent tant bien que mal; ce peut
être un avantage en ce sens que ceux qui arrivent avec peu de fonds,
peuvent acheter 40 acres pour 20 dollars, bâtier une maison de blocs pour
s'abriter et qu'alors, si leurs fonds sont épuisés, ils peuvent faire du
bardeau; avec le produit de cette marchandise ils gagneront presque assez
pour subvenir à leurs besoins; ils parviendront quelquefois à économiser
quelques dollars, avec lesquels ils gagneront
presque assez pour subvenir à leurs besoins, ils parviendront quelquefois
à économiser quelques dollars, avec lesquels ils feront des provisions
pour le temps qu'ils emploieront à abattre les premiers acres de forêt.
Les jours de pluie et tout l'hiver (qui est long et dur dans cette contrée),
ils feront du bardeau, mais l'avantage qu'ils peuvent
retirer de cette industrie n'est nullement compensé, car les énormes
souches de sapin, qui ont été débitées en marchandise, et celles des
sapins qui ne sont propres qu'au sciage (ceux‑ci sont les plus
nombreux) restent de 15 à 20 ans avant d'être pourries complètement, et
avant de pouvoir être extraites ; la taille des souches se recouvre, dès
l'abatage, d'une épaisse couche de résine qui empêche l'eau de pénétrer
dans les souches, et les conserve pour ainsi dire dans leur état primitif
pendant de longues années. Outre ces inconvénients; le sol, sur une étendue
assez grande, est tellement pierreux en plusieurs endroits, que ce serait
folie de penser à le déblayer. Les pierres seraient plus que suffisantes
pour entourer la terre d'un mur d'un mètre d'épaisseur sur plusieurs mètres
de hauteur. Ces parties doivent rester boisées. Les terres les plus
riches ne produisent guère au delà de 5 à 8 ans sans engrais et
plusieurs n'iront pas au delà de 3 à 5 ans à 'en juger par les récoltes
actuelles (de première et deuxième année). Le
défrichement de cette colonie est le plus mal Conduit de tous ceux que
j'ai vus; nos colons, au lieu d'imiter les Américains et de laisser un
tiers des arbres debout; après les avoir cernés, de n'en abattre que ce
qui est nécessaire pour que les récoltes n'aient pas trop d'ombre, n'ont
rien laissé: Des terres, même celles qui sont ensemencées, sont
couvertes de troncs d'arbres, de tas de bois énormes auxquels ils mettent
souvent le feu 2 et 3 fois saufs pouvoir parvenir à les brûler; tandis
que s'ils avaient imité leurs voisins, cerné les chênes, les hêtres
(quant aux sapins le cernage ne les fait pas périr), abattu les petits
arbres, puis attendu 6 ou 7 ans pour abattre les arbres cernés, s'ils
avaient recoupé au moyen du feu, ils se seraient évité bien du travail
et des fatigues, se seraient débarrassés sans peine des arbres qui lés
encombrent maintenant; ils auraient pu même laisser sur pied une partie
des gros sapins, car, vu l'élévation et le peu de branches de ces
derniers, les récoles n'en auraient pas beaucoup souffert. Les
Belges de Green-Bay auraient dû égàlement se placer sur des lignes
droites et se serrer autant que possible, au lieu de s'éparpiller sur
toutes les 29 sections de sorte qu'il leur est
impossible (et ils ne le pourront peut‑être jamais) d'établir
un chemin praticable ou une route à travers la colonie pour aller
rejoindre celle de Green‑Bay. Pour mettre ce projet à exécution,
il leur faut plus de 10 à 15 ans, à condition qu'ils s'ènrichissent (ce
qui est douteux); il leur sera aussi difficile d'en établir une pour
rejoindre le lac. La
plupart d'entre eux; pour ne pas dire tous, ne récoltent pas de grain
pour leur consommation; beaucoup doivent l'acheter et l'acheteront encore
pendant plusieurs années… Rapport : Adressé à
M. le ministre des affaires étrangères, Par M. Adolphe Poncelet, Consul
de Belgique à Chicago, Sur l'émigration aux Etats-Unis. Bruxelles,
Imprimerie de Deltombe, 1856 ILLINOIS : Chicago
renferme peu de Belges : leur nombre et les professions qu'ils y exercent
sont indiqués dans le tableau ci-dessous :
M. l'abbé Cartuyvels,
fondateur de la colonie de Sainte Marie en Pensylvanie, qui habite depuis
quatre mois la prairie de l'Illinois où il a les missions de Menteno,
Petite Iles, Kankakee et Erable
m'a dit qu'il regrettait de n'avoir pas connu plus tôt cette contrée,
car il se serait bien gardé de fonder une colonie dans les forêts de la
Pennsylvanie où après 6 à 7 années de travail l'émigrant était
encore dans un état de souffrance et de dénuement presque aussi grand
qu'à son arrivée et que, pendant ce temps, il avait dû travailler comme
un nègre pour pouvoir défricher quelques acres de terre. Rapport : Adressé à
M. le ministre des affaires étrangères, Par M. Adolphe Poncelet, Consul
de Belgique à Chicago, Sur l'émigration aux Etats-Unis. Bruxelles,
Imprimerie de Deltombe, 1856 IOWA Jusqu'aujourd'hui il y
a peu de Belges dans l'Iowa, je n'ai rencontré que quatre familles belges
à Dubuque et pas une dans les
autres localités.
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(1) Cayuga county : from the censuses : 1 Belgian in 1860, none in 1865