Prise de la Nouvelles-Orleans
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Belgian Civil War soldiers in LOuisiana 

 


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Prise de la ville en avril 1862

 

New-Orleans, vendredi 25 avril 1862 (fragments de journaux)

Pendant que les vapeurs fédéraux remontaient le fleuve, à la lueur des navires incendiés que l'on n'avait pas pu défendre, la levée devenait le théâtre des plus tristes scènes de désordre. Des milliers de femmes en haillons et d'enfants sans chaussures, ayant ouï dire que tous les produits entassés sur la levée étaient abandonnés à qui voulait les prendre, étaient sortis de leurs demeures dans les faubourgs, et couraient vers le fleuve avec de grands paniers, pour faire provision de sucre, de boeuf et de porc.

Ce marché gratuit d'un nouveau genre a pris bientôt les plus larges proportions. Des hommes sont arrivés sur la levée avec des charrettes pour s'emparer de barils et de boucauts, et quelques uns d'entre eux se sont même mis à enfoncer des portes de dépôts de sucre et de tabac.

[ ... les autorités de la ville ayant quitté la ville, la milice et l'armée n'ayant reçu aucun ordre, rien ne fut fait pour maintenir l'ordre ]

Dans cet état des choses, les deux généraux des brigades étrangères ont dû s'entendre * (Paul JUGE des garde européenne et MAIGNAN de la brigade française) et, afin d'obtenir plus d'ensemble dans les  mesures à prendre, il a été décidé que le général JUGE, le premier par rang d'ancienneté, prendrait le commandement général.

Les deux chefs se sont abouchés ensuite avec le maire qui leur a donné plein pouvoir pour maintenir l'ordre en ville, et quelques instants plus tard, des cordons de Gardes Français et de Légionnaires, échelonnés le long de la levée, et des rues Chartres, St Louis, Toulouse, Conti, Bienville, Douane et Camel, arrêtaient au passage tous ceux qui venaient de la Levée avec des provissions. Vers les 5 heures du soir, les trottoirs de ces rues étaient jonchés de sucre et de maïs qu'on avait enlevé à ces malheureux, et le sirop coulait sur la levée sous les pieds des curieux, qui s'étaient groupés pour voir descendre les navires enflammés.

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New Orleans, 27th April 1862,

To his Honor, the Mayor of the City of New Orleans,

Sir,
In compliance with your order of yesterday, we the undersigned, Staff and  Superior Officers of the French Brigade had taken the proper steps to organize  the military duty assigned to our commands. Now, your honor has thought proper to revoke said order and place our Brigade under the command of a person whom we never would, in any circumstances have consented to aknowledge as our chief, and we had at first, unanimously resolved to disband our organizations. 

But we took under serious consideration the position in which this noble city is placed, not only as regards the necessity of protecting it against internal disturbance, but also concerning certain emergencies which might occur, if our Brigade were disbanded, and we concluded that ourduty was to remain at our post, regardless of any personal motion; that duty we have done already, and intend to do it, so long as the inhabitants of the City will require our services.

In making this painful sacrifice, we mean to prove that we are sincere in our sympathy for the inhabitants of New Orlean, our respect for yourself and above all, our deep sence of what we own to our beloved mother country, whose dignity requires that we never should hesitate to perform strictly the legitimate duties imposed upon us.

We will in return only expect you, as our suprême chief to do us justice.

Very respectfully,  (signed by Superior and Staff Officers)
Colonel Albin Rochereau
Colonel Charles Harispe
Colonier Brogniet
Colonel Robin
Lieut. Colonel, Charles Lafon de Ladebat

 

Du consulat de Belgique à Blondeel (à Washington), 15 mai 1862

... le 4 mai, Butler a reçu les consuls étrangers pour remercier les brigades étrangères représentées par chacun d'entre eux en particulier, du service local qu'ils avaient fait pendant six jours et six nuits avant l'occupation de la ville par les forces fédérales.

.... suite au refus des consuls de mettre les brigades au service des Etats-Unis, voir même à la solde du gouvernement, Butler a demandé leur désarmement.

Lettre du général Paul Juge  au Ministre des Affaires Etrangères de Belgique, 31 mai 1862 

A son excellence Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères de sa Majesté le Roi des Belges.

Monsieur le Ministre,

J'ai l'honneur d'adresser cette lettre à Votre Excellence en ma qualité de Général Commandant les deux Brigades Etrangères de la Nouvelle Orléans et j'ai compté sur la bienveillance ordinaire de Mr Deynoodt, Consul de Sa Majesté le Roi des Belges pour faire parvenir ce document à Votre Excellence d'une manière régulière.

Lorsqu'en vertu d'une ancienne loi d'Etat remise en vigueur au printemps de l'année 1861 les Étrangers résidant à la Nouvelle Orléans furent obligés de se soumettre à un service de Milice Urbaine, un grand nombre de Citoyens belges s'empressèrent d'obéir à la loi, et de s'organiser en Compagnies militaires. Trois de ces compagnies furent incorporées  dans le 1er Régiment de Volontaires Français, une autre forte de 80 hommes dans le Régiment de la Garde Française. En même temps, un grand nombre de Citoyens Belges entraient dans les rangs des divers Corps Français, composant les brigades Européenne et Française.

Je crois qu'il est de mon devoir d'affirmer à Votre Excellence que tous les Belges, soit réunis en Compagnie, soit isolément ont toujours fait leur devoir, aussi bien depuis l'organisation de cette milice urbaine que pendant les tristes évènements qui accompagnèrent la prise des forts et de la ville par les troupes des Etats-Unis.

Soldats et Officiers ont rivalisé de zèle pour atteindre le résultat dont les Brigades Etrangères auront toujours le droit de s'enorgueillir, le maintien de l'ordre et la protection de toute une population désarmée, contre des bandes de pillards et d'incendiaires et sous le feu d'une flotte qui menaçait de bombarder la ville dans les 48 heures.

Je prendrai la liberté de recommander tout particulièrement à Votre Excellence le Capitaine Max Leroy dont les services m'ont été personnellement très utiles et que je crois digne d'une récompense pour sa belle conduite pendant les évènements.

Si Votre Excellence juge que mes faibles services ont pu servir les intérêts de ses nationaux à la Nouvelle Orléans, je vous demanderai, Monsieur le Ministre, une récompense pour le Capitaine S. Plassan, mon aide de camp qui m'a donné pendant son séjour auprès de moi les preuves d'un zèle et d'une capacité remarquable.

Etc....

Général Paul Juge fils
Commandant des Brigades Etrangères
de la Nouvelle Orléans