Histoire
et Symbolisme de la Croix de la Déportation
Le
23 août 1923, après la cérémonie
du dévoilement et de la bénédiction
de la statue de Notre-Dame de l'Assomption, don de la Société
Mutuelle de l'Assomption, les Acadiens présents se
sont rendus par la voie ferrée à un endroit
où la compagnie du Chemin de fer Dominion Atlantic
avait érigé une plate-forme d'environ 16 m².
Cet endroit était dit celui d'où les Acadiens
de 1755 furent embarqués sur les navires anglais.
Cette
compagnie cède ce lopin de terre aux Acadiens à
condition que d'ici le 3 septembre 1924 ils l'entourent
d'une clôture et y érigent une croix de fer.
Grand-Pré,
mardi le 19 août 1924, 280 délégués
descendent du train dit du « pèlerinage au
pays d'Évangéline » organisé
par le journal Le Devoir de Montréal. Après
la messe, la foule s'est déplacée vers l'emplacement
de la nouvelle Croix de la Déportation pour une cérémonie
de bénédiction présidée par
Mgr Richard de Verdun (Montréal).
C'est
la maison Abrams and Son de Moncton qui a construit la croix.
C'est M. Thaddée Léger de Lewisville (qui
avait eut la charge des travaux de l'église souvenir)
qui avait le mois précédent érigé
la croix le long de la voie ferrée à environ
1,5 mi de l'église souvenir. Les plans avaient été
préparés par l'architecte de l'église
souvenir, M. R.A. Fréchet.
La
croix est construite en fer malléable et a environ
4 mètres de hauteur. Elle est de style gothique.
Elle porte l'inscription « Le lit desséché
du crique que l'on aperçoit dans le pré à
quelques pas d'ici est l'endroit où furent embarqués
sur les chaloupes, les victimes du Grand Dérangement
de 1755 pour être transbordées sur les transports
ancrés dans le bassin des Mines »
Dans
un article sur le « Symbolisme de la Croix »,
Maurice A. Léger écrit:
La
croix dans la chrétienté est le gibet formé
de deux pièces de bois placées en traverse
l'une de l'autre sur laquelle fut supplicié Jésus-Christ.
Par extension « faire une croix » indique
un évènement extraordinaire; tandis que
« faire une croix sur/ou dessus » signifie
faire son deuil de quelque chose. La croix a toujours
eut la connotation d'une certaine synergie antagoniste.
Tous
ces caractères se retrouvent dans la « Croix
de la Déportation » de Grand-Pré.
La croix marque le site même de l'embarquement des
Acadiens des Mines dans les chaloupes les transportant
jusqu'aux navires qui les ont menés à leur
destination d'exil en 1755. La croix est de forme latine,
tréflée ou trilobée, la pièce
verticale étant plus longue que la traverse horizontale.
Les trois extrémités supérieures
se terminent par des trèfles ou tri lobes, symboles
d'espérance et de la connaissance acquise ardemment
de l'essence du Dieu trinitaire.
La
simple croix latine est devenue le symbole par excellence
du christianisme et le signe de la rédemption.
Les lobes aux extrémités représentent
les points cardinaux de l'univers. La « Croix de
la Déportation » se distingue particulièrement
par les pièces décoratives à la réunion
du pal et de la fasce (les deux pièces horizontales
et verticales). Il s'agit d'un cercle que traversent en
sautoir quatre lances de fer. Le cercle symbolise l'univers
et les lances rappellent à la fois le corps transpercé
du Christ et la violence du sort infligé aux exilés.
Des éléments décoratifs fusent les
lances à la jonction du bras horizontal de la croix
ainsi que d'accent en forme de X au fer pointu
qui expriment la virulence de l'acte de dispersion.
(Les
informations ci-dessus ont été tirées
de l'article de « La Croix de la Déportation.
- Historique » par Claude DeGrâce, publié
dans LA PETITE SOUVENANCE (2005)
(2004)
Considérations sur la Croix de la Déportation
Le
ruisseau dit « De la déportation » avait
été utilisé par les Acadiens comme
voie navigable, à marée haute, de la rivière
Gaspereau aux limites du village de Grand-Pré. Il
y avait à la tête de la marée un quai.
Des références historiques de 1720 mentionnent
un commerce via des vaisseaux de 40-50 tonnes qui remontaient
ce ruisseau. C'est à cet endroit qu'un groupe de
descendants acadiens ont en 1924 érigé, croyant
que c'était le lieu d'embarquement, la fameuse Croix
de la Déportation.
Or
vers 1740 nos ancêtres ont endigué
ce secteur et ont construit un important aboiteau où
ce ruisseau se déverse dans la Gaspereau. Cette voie
n'était donc plus navigable par la suite. Contrairement
à ce que la croix annonce, c'est à la «
Pointe Noire » (Horton Landing) sur la rive de la
rivière Gaspereau que l'embarquement de 1755 s'effectua.
À cet endroit la plage est formée par de l'ardoise
ou du schiste argileux de couleur gris foncé, offrant
un trottoir solide pour l'embarquement. Aujourd'hui ce «
trottoir » est recouvert de
sédiment.
La
tempête célèbre de 1759 avait brisé
l'aboiteau du ruisseau dit « De la Déportation
» et ce n'est qu'au milieu du 19ième siècle
que cette digue fut reconstruite. Le fait que pendant près
d'un siècle après la déportation, ce
secteur inondé était « mort »
à l'agriculture, a induit les descendants à
croire que le ruisseau était navigable en 1755 et
devait être le site de l'embarquement. (Voir
Sods,Soil, and Spades, S. Bleakney, 2004 p.200)
Un
projet est actuellement à l'étude pour déménager
cette croix à la Pointe Noire. Il est prévu
que cette opération sera exécutée avant
le 28 juillet 2005.
Début
juillet 2005
Préparation
et dégagement de la croix de sa semelle de béton.
Les employés d'entretien du lieu historique de Grand-Pré
déménage la Croix de la Déportation
à l'aide d'une remorque tirée par leur tout-terrain
(Gator) vers la Pointe Noire (Horton Landing).
Le
7 juillet 2005
Appuyée
par des échafaudages la croix se dresse enfin à
la Pointe Noire, à l'embouchure de la rivière
Gaspereau, lieu véritable de l'embarquement de la
déportation des Acadiens de Grand-Pré en 1755.
Le
11 juillet 2005
La
croix se tient debout sans échafaudage, sur son soulier
de béton.
En
arrière-plan l'île du Bout (Boot Island) disparrait
presque sous la marée haute.
Le
28 juillet 2005
À
17 h 55, il y a un recueillement solennel à Horton
Landing, le lieu dembarquement de la Déportation
des Acadiens de Grand-Pré, pour le retentissement
des cloches de lAcadie et dailleurs. Après
un moment de silence, on procède ensuite à
la re-dédicace de la Croix de la Déportation,
qui a récemment été déplacée
tout dabord pour mieux refléter les faits historiques
et afin daméliorer son accessibilité.
Le
28 juillet 2005 à la Pointe Noire,
article, photo
, photo
agrandie (F. Gaudet, site UdeM), photo
pleine page (F. Gaudet, site UdeM)
Commémoration le 28 juillet
2007 à la Pointe Noire, article,
plusieurs
photos
Commémoration le
28 juillet 2008 à la Pointe Noire, article,
plusieurs
photos
Chemin
d'accès à la Pointe Noire (Horton Landing)
Monuments
et répliques de la Croix de la Déportation
Réplique
de la Croix de la Déportation, Ville St-Martin, Louisiane
(2003)
Réplique
en bois, de la Croix de la Déportation, Grand-Pré
(2004)
Monuments
de l'Odyssée:
0-
Devis
1- (2005)
Dieppe NB
2- (2005)
Halifax N-É
3- (2006) St-Basile
4- (2006) Miramichi
5- (2007) Miquelon
6- (2007)
Caraquet
7- (2008)
Port Lajoye I-P-É
8- (2010)
Port-au-Port TNL
9- (2011)
Bécancour QC
10- (2011)
Houma LA USA
11- La Petite Rochelle
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