The Acadians
 
 
 

Revue de livre
par
Roger Hétu
8 juin 2005 

 

 

 

 

Dean Jobb, un journaliste du Chronicle-Herald d'Halifax, utilise un style littéraire approprié pour nous faire revivre l'histoire du peuple Acadien.

Description:
En effet il utilise des personnages contemporains; une touriste de la Louisiane, un guide interprète de l'Habitation; vibrant d'émotions, pour nous introduire dans le passé du 17 et 18ième siècle. Nous revenons au 21ième siècle juste à temps pour la rencontre des Thibodeau lors du congrès mondial. Cette technique a l'avantage du susciter l'imagination du lecteur et lui faire ressentir le vécu de ces ancêtres et descendants.

C'est littéralement un voyage à travers le temps; la création d'un peuple au 17ième, le grand dérangement et l'odyssée au 18ième, la survivance du peuple Acadien au 19ième, l'affirmation et la reconnaissance de ce peuple au 20ième, et enfin la réconciliation des descendants lors des retrouvailles de 2004. A la rencontre des Thibodeau, des descendants à la fois d' Acadiens et de New-Englanders nous ouvrent un horizon où l'on perçoit les évènements dans leur contexte historique.

Dean Jobb nous offre des détails omis par les auteurs précédents. A titre d'exemple il est l'un des rares à décrire la «belle-famille acadienne» du commandant d'Annapolis Royal, John Handfield, illustrant ainsi qu'une certaine intégration existait. Il fait rapidement le procès des dispositions biaisées des historiens de la première époque.

Utilisant le conditionnel, l'auteur imagine ce que serait l'Acadie d'aujourd'hui sans la déportation du 18ième siècle.

En terminant il fait le tour des sources et lectures intéressantes disponibles. Parmi les auteurs de grande renommée suggérés, tels les Dièreville, Griffiths, Entremont, Eaton, Akins, Hannay, Dunn, Ross, etc.. nous retrouvons, à la page 278, notre illustre collègue des «Ami(e)s de Grand-Pré», Susan Surette-Draper.

 
 

Commentaires:
Quoique je recommande fortement la lecture de ce livre, intéressant, émouvant, facile à lire et ayant une couverture plus globale de l'histoire acadienne, je dois noter quelques coquilles.

À la page 118, l'auteur nous dit que Winslow «had the decency to allow the priest to remove the sacred trappings before moving in..» alors qu'il n'y avait pas de prêtre à Grand-Pré à ce moment là.

Pire, à la page 134 il nomme ce prêtre: «The local priest, Father Landry, offered to plead with the men to return...» Dean Jobb fut-il victime d'une mauvaise traduction de l'expression française «le père Landry» signifiant le vieux Landry?. Il n'y a pas eu de prêtre acadien ordonné avant la déportation. Malheureusement ces petites inexactitudes dénotant un manque à la vérification du texte, pourraient laisser planer un doute sur l'ensemble.

Lorsque que l'auteur, imaginant l'histoire sans le grand dérangement, extrapole le fait français à l'est de l'Ontario à une majorité de 15 millions d'Acadiens, il risque l'affolement de certains lecteurs. Car on pourrait tout aussi bien extrapoler une loi sur l'affichage, des règles strictes d'accès à l'école anglaise, telle la fameuse loi 101 du Québec. Pour certains cela aurait pour effet de justifier les actes de Lawrence..