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Minas Acadian History
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Grand-Pré, Gaspereau, St-Antoine, Canards, Habitant, Pereau, Pisiquid, Cobequid
Odyssey
 

Seigneurie des Mines

Extrait de «L'Acadie vers 1750, Essai de chronologie des paroisses acadiennes du bassin des Mines..» page 63
Stéphane Bujold http://www.cieq.uqtr.ca/schec/documents_pdf/revue_2004_59-79.pdf

«Sans entrer dans la complexe et fastidieuse question des seigneuries en
Acadie, mentionnons que celle dite des Mines couvrait l’établissement initial
de la Grand’Prée et ceux des rivières des Mines, Gasparot, aux Canards, de
la Vieille-Habitation, Perrot et Pisiquid.

Cette seigneurie appartenait aux LeBorgne de Bélisle, également seigneurs de Port-Royal.

Par un arrêt du 20 mars 1703, le Conseil d’État du Roy divisa cette gigantesque seigneurie en sept parties revenant aux descendants de Jacques de La Tour et dAlexandre LeBorgne de Bélisle, dont la femme était une La Tour. Pisiquid et les Mines constituèrent dès lors des seigneuries distinctes de celle de Port-Royal.

La baie de Cobéquid, située à l’extrémité orientale du bassin des Mines, fut pour
sa part concédée en 1689 à Mathieu Martin, un tisserand de Port-Royal.»

Stéphane Bujold http://www.cieq.uqtr.ca/schec/documents_pdf/revue_2004_59-79.pdf

« Titre de concession de Cobequid à titre de fief, 28 mars 1689, extrait des
registres du conseil souverain à Québec » in Edmé RAMEAU de SAINT-PÈRE, Une
colonie féodale en Amérique, Montréal, Granger, 1887, tome II, p. 323. Aussi Clarence J.
D’ENTREMONT, « Martin, Mathieu », Dictionnaire biographique du Canada (désormais
DBC), 1969, vol. II, p. 481-4
.

 

Les Fondateurs de Grand-Pré

Extrait de «L'Acadie vers 1750, Essai de chronologie des paroisses acadiennes du bassin des Mines..» pages 64-65
Stéphane Bujold http://www.cieq.uqtr.ca/schec/documents_pdf/revue_2004_59-79.pdf

«Pierre Terriot et Pierre Mellanson auraient été les initiateurs du mouvement
migratoire de Port-Royal vers les Mines au début de la décennie 1680.
C’est ce qu’indique le registre de la mission de Beaubassin du 25 juin 1684,
date à laquelle le père Moireau baptisa plusieurs enfants des Mines dont
certains nés deux ans auparavant. Ce mouvement sera si bien suivi que, dès
le recensement de 1701, les Mines apparaît comme l’établissement le plus
populeux d’Acadie, devant Port-Royal son chef-lieu, et ce, après seulement
vingt ans de colonisation

.
Un rapport de 1694, rédigé par Mathieu De Goutin, souligne que
Pierre Terriot, « l’un des juges commis par M. de Champigny audit lieu des
Mines », en fut « comme le fondateur ayant avancé presque tous ceux qui y
sont venus s’habiter ».

Quant à Pierre Mellanson, mis à part le fait qu’un hameau de cette région porte toujours le nom de Melanson, aucun document ne corrobore la tradition voulant qu’il fut fondateur des Mines.

Quoi qu’il en soit, en 1701, dans un jugement rendu par le gouverneur Mombéton de Brouillan, ce Mellanson est dit « sieur de Laverdure » et « capitaine de la
première Compagnie de Milice des Mines », poste prestigieux qu’il devait
occuper depuis 1686, car, au recensement de cette année-là, il se trouve chez
lui pas moins de douze fusils. Ce même recensement a sans doute contribué
à la tradition : Pierre Mellanson possédait alors cinquante arpents en labour,
soit trois fois plus que Pierre Terriot. Sachant ce qu’il en coûtait de travail
pour arracher chaque arpent de terre à la mer, peu s’en fallait pour conclure
que Pierre Mellanson devait avoir été le premier à s’établir à la Grand’Prée.

Toujours selon la tradition, Pierre Terriot serait pour sa part le fondateur de
l’établissement connu plus tard sous le nom de rivière aux Canards.
Dans un mémoire qu’il adresse au Ministre en 1702, Mathieu De
Goutin nous informe des noms de quelques-uns des premiers habitants des
Mines : René LeBlanc, Antoine et Claude Landry - seuls les deux derniers
étant recensés aux Mines en 1686. Mais Noël Labauve, Étienne Rivest,
Martin Aucoin et Étienne Hébert, parmi d’autres, méritent aussi la mention
de premiers habitants et pionniers des Mines, comme le montrent le registre
de la mission de Beaubassin pour 1684 et 1686 ainsi que le recensement
de 1686. Il s’agit d’un fait important puisque ce registre et les recherches
généalogiques montrent que toutes ces premières familles tissèrent entre
elles des liens serrés par le parrainage et éventuellement le mariage de leurs
enfants. Ainsi, s’il y avait vers 1685 deux établissements plus ou moins distincts
aux Mines, soit à la Grand’Prée, sous l’impulsion de Pierre Mellanson,
et à la rivière des Mines et non des Canards, sous celle de Pierre Terriot,
ce ne pouvait être que par nécessité de distribuer équitablement les marais
plutôt qu’à cause de disputes entre les deux pionniers, comme l’a prétendu
Rameau de Saint-Père.


Bref, il est peu probable qu’il y ait eu dès sa fondation deux établissements
distincts aux Mines. Cela irait contre la logique habituelle des
établissements où les colons sont interdépendants, surtout dans un mode d’exploitation agricole qui demande beaucoup de main-d’oeuvre dans un laps de temps très concentré27
.»