Histoires, anecdotes
et légendes acadiennes
Intrigues acadiennes: Doucet, How, Maisonnat, Handfield La généalogie et l'histoire, toujours inter-reliés, expliquent les évènements de l'une et de l'autre. En effet, une simple recherche généalogique nous fait découvrir des faits historiques où l'influence des liens familiaux est primordiale.
Jean
Doucet. Selon les documents officiels, ce Jean Doucet né à Tintamarre (aujourd'hui Sackville N.B.) au printemps 1751, serait le fils de Charles Doucet (René & Marie Brossard) qui épousa vers 1746, Marguerite Préjean (Joseph & Marie-Louise Comeau). Or, à la lecture du livre "Acadie : reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, tome deuxième" par Edouard Richard et édité par Henri D'Arles, nous trouvons cette note au bas de la page 90: Ce Jean Doucet "par un malheur et un crime dont Marguerite Préjean, sa mère, ne peut être tenue responsable, était le fils du colonel Howe". Citation qui proviendrait du Bulletin des Recherches Historiques, vol 13, janvier 1907, article sur l'abbé André Doucet, curé de Québec, par Mgr Henri Têtu. De plus, Edouard Richard confirme cette déclaration dans une lettre datée du 18 avril 1896: "Ma grand-mère le Prince, Julie Doucet, était certainement la petite-fille d'Edward Howe Il n'y a pas le plus léger doute sur ce fait." Le généalogiste se trouve donc devant un choix. Poursuivre la branche officielle des Doucet ou la branche "biologique". Edward
How Nous ne connaissons
pas précisément l'origine d'Edward How. Né vers 1702,
il serait venu de Inniskillen, Irlande. En 1722, on le retrouve à
Canso comme principal marchand des pêcheries. En 1724, il épouse
Deborah Cawley (décédée au Massachusetts le 16 janvier
1744). Il reçut en 1725, une concession d'une dizaine d'acres (aujourd'hui
l'île How) dans le port de Canso. En août 1736, il fut assermenté
comme membre du conseil de la province à Annapolis Royal où
il habitait en1743. En 1744, ses intérêts à Canso furent
anéantis suite à une attaque de la troupe française
dirigée par François Du Pont Duvivier. C'est durant cet
évènement que sa fille Deborah fut fait prisonnière
et amenée à Louisbourg. Par ce mariage, Edward How est lié à une famille bien intrigante: les Maisonnat. Marie-Madeleine était la fille de William Winniet et de Marie-Madeleine Maisonnat. Cette dernière était la fille du célèbre corsaire Pierre Maisonnat et de Madeleine Bourg. Les Maisonnat ne sont pas liés à notre Jean Doucet, mais quelles familles intriguantes. Voici un pot-pourri de leurs aventures. Pierre
Maisonnat dit Capitaine Baptiste. N'ayant probablement pas d'avenir à Bergerac, où plusieurs professions étaient niées aux anciennes familles protestantes, on retrouve Pierre en mai 1690, dans les soldats de la garnison de Port-Royal, prisonniers en partance pour Boston. Heureusement pour Maisonnat, certains de ses compatriotes réfugiés de Bergerac, membres de l'église huguenote de Boston, le reconnaissent. Sa première captivité fut donc de courte durée. Deux ans plus tard, connu sous le nom Capitaine Baptiste, corsaire pour la France il parcourt les côtes de New York, d'Acadie et de Terre-Neuve. Dès 1692, c'est par dizaine que des navires de commerce anglais tombent dans ses pièges. Son équipage est formé de jeunes acadiens aventuriers. Il avait oublié son épouse en France, et épousa Madeleine Bourg âgée de 16 ans, avec laquelle il eut une fille, Marie-Madeleine Maisonnat. L'année 1695 fut malchanceuse pour Pierre Maisonnat, fuyant des navires de guerre britannique, son navire coule et tout l'équipage doit s'échapper en forêt . Sa bigamie étant mise au grand jour, le mariage avec Madeleine Bourg est annulé. Cette dernière se remarie bientôt avec le veuf Pierre Leblanc, et faisait partie de la maisonnée sa fille de trois ans Marie Madeleine Maisonnat. On retrouve le Capitaine Baptiste avec sa femme Judith Soubirou et sa fille Anne en 1696. Il exécute ses excursions de corsaires, à partir des forts de Naxouat (aujourd'hui Jemseg N.B.) et de Port-Royal. Après une courte tentative d'établissement dans la seigneurie de Magesse avec Jean Martel (le fameux magasinier du Roi), la vie de corsaire de Pierre Maisonnat dit Baptiste est une succession de succès, d'échecs, de blessures, d'emprisonnements, libérations, échanges et d'espionnage. Il est le corsaire le plus populaire de la Nouvelle- France et la terreur des marchands de la Nouvelle Angleterre. Judith meurt, le 19 octobre 1703, en l'absence de son mari. Baptiste se marie à nouveau avec Marguerite Bourgeois, veuve de Jean Boudrot et de Emmanuel Mirande. Dès 1707, les épopées de Baptiste sont peu à peu éclipsées par celles d'un plus jeune corsaire, Pierre Morpain de St-Domingue. En 1713, Baptiste est engagé par Phillippe Pastour de Costebelle (gouverneur de Plaisance, Terre-Neuve), pour naviguer le long des côtes de l'île Royale. Il figure au recensement de Beaubassin en 1714. Puis il disparaît mystérieusement avec ses fils Pierre et Jean. Son épouse Marguerite décède à Beaubassin, le 9 août 1732.
Marie
Madeleine Maisonnat. Trois des filles de Marie Madeleine Maisonnat épousèrent des officiers britanniques éminents: Anne Winniet (née 1712) épousa Alexander Cosby, le beau frère de Richard Phillips, Marie-Madeleine Winniet épousa le capitaine Edward How, Elizabeth Winniett épousa John Handfield, le commandant d'Annapolis Royal lors de la déportation. Cette vielle dame française, appartenant à la religion de Rome, belle-mère de plusieurs officiers anglais, avait une énorme influence dans la communauté d'Annapolis Royal. Elle assistait aux conseils de guerre du fort, et ses opinions devenaient des ordres. Certains prisonniers étaient même relâchés de sa propre autorité, laquelle était jugée suffisante. Vous pouvez imaginer l'embarras de son gendre, le major John Handfield, lorsque ce dernier reçut l'ordre du gouverneur Charles Lawrence, de préparer la déportation en septembre 1755. Lors d'une communication au colonel John Winslow, chargé du même ordre à Grand-Pré, John Handfield écrivait: "Je me joins à vous de tout cur pour souhaiter que soit terminée cette partie extrêmement désagréable et des plus embarrassantes de notre service". Cette situation expliquerait-elle le retard et le moindre succès à embarquer les habitants de la rivière Dauphin? Il exécuta quand même méthodiquement son devoir d'officier anglais. Parmi les acadiens déportés, on remarque une belle sur, des neveux, nièces, oncles, tantes et cousins de son épouse, Elizabeth Winniett. Toutefois, justifié par le manque d'espace dans les bateaux, il retarda d'une année, l'expulsion de la famille de Jean Simon Leblanc (frères, surs, enfants). Ce groupe arriva à Westboro, Massachusetts, le 12 septembre 1756, où ils furent reçus sous la protection du révérend Ebenezer Parkman, prévenu par Handfield. Mais qui était
donc ce Jean-Simon Leblanc pour obtenir une telle faveur ? Note: La recherche pour cet article fut faite exclusivement sur l'internet. Sources: |